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Despatin et Gobeli, photographes
Un regard pour quatre yeux
A leur actif des milliers de photos réalisées pour la Mission photographique de la Datar, mais aussi des portraits d’écrivains, de sportifs, de comédiens de la Comédie française, des gens du cirque…et des habitants des Gondoles. Rencontre avec Despatin et Gobeli.
Au jeu du portrait chinois, ces deux-là font merveille. A la question de savoir quelle saison ils aimeraient être, Despatin répond le printemps, Gobeli l’automne. Côté gastronomie, le bourguignon Despatin annonce les œufs en meurette alors que Gobeli avoue un faible pour la fondue. Et si on avance « éléphant » l’autre réplique « cheval ». une vielle complicité de quarante ans unit et réunit nos deux compères photographes et ils n’hésitent pas à en louer devant témoin…Autant on peut plaisanter lors d’un portrait chinois, autant il faut être sérieux quand ils tirent le portrait d’un «écrivain ou photographient un modèle nu. Despatin et Gobeli se sont rencontés dans les années 1970 et installés à Choisy le Roi, au 35 rue Chevreul, là où vivait Ipoustéguy. Despatin se souvient : « Il nous a proposé de travailler à la restauration de la maison qu’il venait d’acquérir et en même temps nous héberger ». C’est dans ce quartier des Gondoles qu’ils commencent à réaliser leurs portraits. « On avait un studio assez frustre, on a préféré photographier les gens chez eux, explique gobeli. Voilà comment on a commencé la collection des gens de Choisy, ceux qui habitaient le quartier des Gondoles. On était les Harcourt du pauvre ! »
L’expérience parle pour eux.
Le duo fonctionne sur le mode des séries. Avec plus d’une dizaine de séries en cours, ils photographient actuellement des auteurs de bandes dessinées. « Elles sont ouvertes par principe à un nombre illimité et s’étalent sur plusieurs années, en fonction des opportunités. La multiplication de celle-ci évite la lassitude et le propos réduit ». Pour Marianne Montchougny, directrice de lEcole municipale d’arts plastiques, « on ne peut pas dire qui fait quoi ». Elle les a vus travailler : « J’ai vu que l’image était le résultat de leur accord. Le résultat de quatre yeux et maintenant d’une longue expérience croisée ». Pendant que l’un met en place la chambre Sinar, un dispositif impressionnant, l’autre fait prendre la pose. La connivence et l’expérience parlent pour eux. Pas besoin de beaucoup de mots. « Une bonne image selon nous, est une image dans laquelle le décor n’empiète pas sur le modèle, et réciproquement. Les réglage effectués, nous plaçons le modèle exactement sur un repère préalablement déterminé et matérialisé au sol « .
Professeur Despatin
Leur travail réalisé à la chambre au format 9 x 12 cm, 13 x 18 cm ou 20 x 25 cm, en noir et blanc, est à la hauteur de leur exigence. Une qualité technique irréprochable, des tirages qu’ils assurent eux-mêmes, et parmi la foultitude d’hommes et de femmes célèbres ou non qu’ils ont photographiés, un seul regret pour Despatin, celui de ne ps avoir dans leur série d’écrivains tirer le portrait du dernier prix Nobel de littérature, J.-M.-G. Le Clézio. Patients, ils attendront.
Dans son atelier parisien, Despatin entasse et accumule en bon artiste qu’il est tout ce qui fait son quotidien. Chaque objet a son histoire et à chaque photo se raccroche un souvenir. Entre mille objets, l’œil attrape une affichette manuscrite de son fils « Pedibus au coin de la rue » et une veste chinoise bleue accrochée à un cintre qu’il enfilera tout à l’heure pour se rendre à Choisy le Roi, à l’Ecole d’arts plastiques où depuis de nombreuses années, il enseigne la photographie à des jeunes et des moins jeunes.
Claude Bardavid
Choisy infos n° 117 décembre 2008 - Vie culturelle page 26
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> site officiel de la ville de Choisy le Roi
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