François Despatin
et Christian Gobeli
Dijon, 1949 et Strasbourg, 1949.
Despatin et Gobeli, dans leurs portraits, acceptent totalement le poids
des présences. Leur simplicité d'approche est le meilleur
moyen de respecter la richesse des humbles.
Seuls ils réalisent, par la photographie, ce pour quoi, en somme,
elle est faite: ne rien sacrifier et prendre les gens pour ce qu'ils
ont l'air d'être, et qui est souvent, somme toute, ce qu' ils
sont .
August Sander avait eu une semblable démarche, mais en voulant
illustrer les contradictions d'un peuple.
Aujourd'hui, il n'y a
plus de peuple, mais Despatin et Gobeli nous prouvent qu'il y a encore
des gens du peuple.
Aux deux pôles de la photographie esthétique: celui de
l'intériorité mystérieuse de Shiraoka, celui-de
l'ostension rayonnante de Tosani, il faut ajouter un troisième
point pour former le triangle extrême de la photographie d'aujourd'hui:
celui du témoignage clair et serein de Despatin et Gobeli.
"L'Invention d'un Art" livre catalogue de l'exposition
pour le cent cinquantième anniversaire de la photographie. Edition
ADAM BIRO et Centre Georges Pompidou.
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